Commentaire de l'évangile du dimanche

Commentaire de l'évangile du dimanche
Par Théophylacte (+ 1109)

Consignes aux missionnaires
En plus de l’enseignement qu’il a donné lui-même, le Seigneur a envoyé les Douze deux par deux, pour que leur zèle en soit augmenté, car, envoyés seuls, ils auraient pu manquer d’ardeur. Si, d’autre part, il les avait envoyés à plus de deux, il n’aurait pas eu assez d’Apôtres pour parcourir les nombreux villages.
Il les envoie donc deux par deux: Deux hommes valent mieux qu’un seul (Qo 4,9), dit l’Ecclésiaste. Il leur prescrit aussi de ne rien emporter, ni sac, ni pièces de monnaie, ni pain, leur enseignant par ces paroles à mépriser les richesses. Ainsi mériteront-ils le respect de ceux qui les verront et, en ne possédant rien en propre, ils leur apprendront la pauvreté. Qui donc, à la vue d’un Apôtre sans besace ni pain – qui est la chose la plus nécessaire – ne se laisserait pas fléchir et ne se dépouillerait pas pour vivre dans la pauvreté?
Il leur ordonne de rester dans une maison pour ne pas s’acquérir une réputation d’hommes inconstants que la gloutonnerie fait passer d’une famille à l’autre. Il leur dit par ailleurs de quitter ceux qui ne les reçoivent pas, en secouant la poussière de leurs pieds. Ils leur montreront ainsi qu’ils ont parcouru un long chemin pour eux sans aucune utilité, ou qu’ils ne gardent rien d’eux, pas même la poussière, qu’ils secouent au contraire en témoignage contre eux, c’est-à-dire en signe de désaveu.
« Amen, je vous le dis, au jour du jugement, Sodome et Gomorrhe seront traitées moins sévèrement (Mt 10,15) que ceux qui ne vous auront pas reçus. » Car, pour avoir subi une punition en ce monde, les habitants de Sodome seront frappés d’une peine moins sévère dans l’autre. A quoi il faut encore ajouter que les Apôtres ne leur ont pas été envoyés. Or ceux qui n’auront pas reçu les Apôtres subiront des peines plus lourdes.
Ils partirent et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient (Mc 6,12-13). Marc est le seul à rapporter que les Apôtres faisaient des onctions d’huile. A propos de cette pratique, Jacques, le frère du Seigneur, dit dans son épître catholique: Si l’un de vous est malade, qu’il appelle ceux qui exercent dans l’Eglise la fonction d’Anciens. Ils prieront sur lui après avoir fait une onction d’huile (Je 5,14). Ainsi l’huile sert-elle à soulager la souffrance. Elle donne la lumière et apporte l’allégresse; elle symbolise la bonté de Dieu, et la grâce de l’Esprit Saint par laquelle nous sommes délivrés de nos souffrances et nous recevons la lumière, la joie et l’allégresse spirituelles.

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