Commentaire de l'évangile de ce dimanche par le pape François

L’amitié du Christ
En général, on dit que le Seigneur l’a interrogé trois fois parce que Simon Pierre l’avait renié trois fois. Il est possible que cette faiblesse ait été présente dans l’esprit de Simon-Pierre (ou dans l’esprit de celui qui fit son histoire) et que le dialogue ait servi à le guérir. Mais nous pouvons aussi penser que le Seigneur a guéri ce reniement par son regard qui fit pleurer amèrement Simon-Pierre (cf. Luc 22, 62) Dans cet interrogatoire, nous pouvons voir une manière de procéder du Seigneur, à savoir, partir d’une chose bonne è que tous reconnaissaient et dont Simon-Pierre pouvait être content – «M’aimes-tu (agapas me) plus que ceux-ci ? » ; le confirmer en le simplifiant en un simple « M’aimes-tu (agapas me) ? » (v.16) qui ôte tout désir de grandeur et de rivalité de l’âme de Simon ; pour finir dans ce « M’aimes-tu (phileis me) comme un ami ? » (cf.v.17) qui est ce que Simon-Pierre désirait le plus et qui, de toute évidence, est ce qui tient le plus à cœur à Jésus. S’il s’agit véritablement d’un amour d’amitié, cet amour n’a rien à voir avec un autre type de reproche ou de correction : l’amitié est l’amitié et c’est la valeur plus haute qui corrige et améliore tout le reste, sans qu’il soit besoin de parler du motif.
Peut-être la plus grande tentation du démon est-elle celle-ci : insinuer chez Simon-Pierre l’idée de ne plus se considérer digne d’être l’ami de Jésus parce qu’il l’avait trahi. Mais le Seigneur est fidèle. Toujours. Et il renouvelle à chaque fois sa fidélité ; « Si nous sommes infidèles, lui est fidèle, parce qu’il ne peut se renier lui-même, comme dit Paul à son fils dans la foi, Timothée (2 Tim 2, 13) L’amitié possède cette grâce : qu’un ami qui est plus fidèle peut, par sa fidélité, rendre fidèle celui qui ne l’est pas beaucoup. Et s’il s’agit de Jésus, lui, plus que quiconque, a le pouvoir de rendre fidèles ses amis.
Pape François

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