Pentecôte aujourd'hui commentaire

L’ancienne et la nouvelle Pentecôte
Pour Israël, la Pentecôte, de fête des moissons, était devenue la fête qui faisait mémoire de l’établissement de l’alliance au Sinaï. Dieu avait montré sa présence au peuple à travers le vent et le feu et il lui avait ensuite fait don de sa loi, des dix Commandements gravés sur la pierre.
Le jour de la nouvelle Pentecôte, celle des chrétiens, Dieu a donné sa loi de charité, en l’écrivant non sur deux tables de pierre, mais dans le cœur des Apôtre par l’intermédiaire de l’Esprit Saint, puis il l’a communiquée à toute l’Eglise par le biais des apôtres. Sur eux, à la Pentecôte « L’Esprit Saint est descendu avec un son soudain sur les disciples et a changé les esprits d’êtres charnels dans son amour, et tandis qu’apparaissaient extérieurement des langues de feu, intérieurement, les cœurs étaient enflammés, puisqu’en accueillant Dieu dans la vision du feu, ils brûlaient suavement d’amour » (Sant Grégoire le Grand, Hom. dans Evang. XXX, 1: CCL 141, 256). Le feu de l’Esprit Saint les réunit en communion de vie, et de Vie divine pour eux et pour le monde. Leur Parole ne fut plus seulement Parole humaine, mais Parole de Dieu, que l’Esprit Saint avait placée dans leurs cœurs et sur leurs lèvres de chair. Et ils portèrent cet Evangile de vérité et d’amour au monde entier.
« La voix de Dieu divinise le langage humain des apôtres, qui deviennent capables de proclamer de façon «polyphonique» l’unique Verbe divin. Le souffle de l’Esprit Saint remplit l’univers, engendre la foi, entraîne à la vérité, prédispose l’unité des peuples. «Au bruit qui se produisit, la multitude se rassembla et fut confondue: chacun les entendait parler en son propre idiome» des «merveilles de Dieu ». (Ac 2, 6.11) » (Benoît XVI).
Par ce don de l’Esprit Saint, nous recevons nous aussi, les chrétiens d’aujourd’hui, ce feu de charité qui annonce le pardon/rédemption. Qui annonce que Dieu n’a pas seulement visité la terre, qu’Il n’est pas seulement descendu dans ce bas monde, mais qu’Il se donne à moi et se donne à toi, vit en moi et en toi, en nous son Eglise, son vrai corps.
En récitant souvent l’oraison jaculatoire « Viens Esprit Saint, viens pour Marie », demandons à l’Esprit Saint le don de la sagesse pour comprendre (non seulement dans le sens de comprendre avec la tête, mais en accueillant avec le cœur, comme laisse entendre l’étymologie du verbe com-prendre = prendre avec, accueillir dans). Nous lisons en effet dans les Saintes Ecritures: « J’ai prié, et l’intelligence m’a été donnée. J’ai supplié, et l’esprit de la Sagesse est venu en moi. Je l’ai préférée aux trônes et aux sceptres ; à côté d’elle, j’ai tenu pour rien la richesse » (Sg 7,7-8). Cette sagesse supérieure est la racine d’une connaissance toute neuve, d’une connaissance imprégnée de charité, grâce à laquelle l’âme s’habitue, pour ainsi dire, aux choses divines et y prend goût. Saint Thomas d’Aquin parle d’ailleurs d’une « certaine saveur de Dieu » (Summa Theologiae IIa -IIae, 45, 2, ad 1), si bien que le vrai sage n’est pas simplement celui qui sait les choses de Dieu, mais celui qui les expérimente, les vit et les partage, en se faisant missionnaire, en annonçant que Dieu est Amour, plénitude de vérité, de joie et de paix.

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