Sapin de Noël

On le trouve dans les rues, dans les maisons et dans les églises. Décoré de lumières, de fruits, de boules rouges, blanches et dorées, le sapin est un incontournable à Noël. Mais d’où vient-il ?
Au cours du Moyen-âge, la présentation des mystères sur les parvis des cathédrales jouait devant le peuple chrétien des scènes bibliques, et parmi elles l’histoire d’Adam et Eve avec l’arbre du jardin d’Eden. Garni de pommes, il signifiait l’arbre défendu (Genèse, 3). Il était décoré également d’oublies, sorte de petits gâteaux plats et ronds à base de farine, d’eau, d’œuf et de sucre, représentant les hosties. Le nom même d’oublies est une déformation du latin « oblata », qui signifie « offrande » et qui a donné le terme « oblat ». Cet arbre symbolisait en même temps la croix du Christ dont l’Incarnation sauve l’humanité. Dans sa lettre aux Corinthiens (chapitre 15), saint Paul avait associé le premier Adam au Christ, nouvel Adam.

Le sapin de Noël, symbole de la vie au cœur de l’hiver
Le sapin est connu à Sélestat en Alsace dès 1521, pour les fêtes de Noël. Devant la difficulté de trouver un pommier avec ses fruits en plein décembre, on choisit alors un sapin. Bien plus tard les boules de décoration se feront en verre. On installa l’arbre toujours vert dans les maisons où il est plus ou moins richement décoré mais, à son faîte, doit briller une étoile qui rappelle celle qui apparut aux Rois mages et qui annonçait la fin du voyage, le havre de la paix auquel aspire tout chrétien à la fin de la recherche de Dieu. Privilégié en Allemagne par les protestants, plutôt que la crèche, le sapin revient en France en 1837, grâce à la princesse Hélène de Mecklembourg, belle-fille de Louis-Philippe par son mariage avec le duc d’Orléans. Elle fit élever un sapin devant les Tuileries à Paris. Grâce à ses aiguilles toujours vertes, le sapin symbole d’immortalité, représente quelque chose de la vie au cœur de l’hiver et de la nuit.

Se rassembler autour de la crèche et du sapin
Notre décor de Noël aujourd’hui associe la crèche de François d’Assise et le sapin de Noël, héritier de l’arbre des mystères du Moyen-âge. La crèche n’est donc pas un accessoire au sapin de Noël. Les deux éléments, d’origines indépendantes, se sont trouvés associés au cours du deuxième millénaire. Autant le sapin a une origine à la fois païenne et chrétienne, autant la crèche n’a qu’une signification religieuse. On pourra regretter de voir s’estomper ces dernières années l’association de ces deux éléments lors des festivités de fin d’année pour ne garder que le sapin… Il dépend de nous de garder non seulement la féérie des fêtes de la lumière, mais aussi la crèche et le sapin, qui serviront à rappeler et faire comprendre les symboles de la foi, quand petits et grands sont rassemblés.
Père Emile Hennart, diocèse d’Arras


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